Falaises calcaires (8210)
INTITULE OFFICIEL DE L’HABITAT
Végétation chasmophytique des pentes rocheuses calcaires
Escarpement rocheux au niveau des Arciveaux
STATUT
En europe
- Habitat menacé (Annexe I de la Directive Habitats, code 8210)
En région Poitou-Charentes
- Valeur patrimoniale régionale :
- Niveau de Rareté :
- Niveau de Menaces :
REPARTITION
- Sur le site : habitat extrêmement ponctuel et localisé aux rares zones d’escarpements rocheux avec présence de micro-falaises calcaires (surtout secteur des Arciveaux). Voir la carte de répartition
- Sur les autres sites Natura 2000 français : Carte (fiche du Cahier d’Habitats)
PHYSIONOMIE-ECOLOGIE
Parois verticales ou subverticales naturelles, chaudes et éclairées (exposition sud), pratiquement dépourvues de sol et où les seules niches d’implantation pour les végétaux se trouvent au niveau des fissures et diaclases qui piègent les sédiments et où un squelette d’humus épais de quelques mm seulement arrive à se développer.
Végétation très clairsemée et pauvre en espèces, représentée par quelques plantes herbacées vivaces dont les rhizomes arrivent à se développer dans les anfractuosités de la roche.
En sommet de falaises, l’interface entre la corniche rocheuse et la pelouse calcicole dense constitue un biotope intermédiaire où se sont réfugiées plusieurs des espèces typiques à l’origine de la pelouse dense mais qui ne peuvent plus s’y maintenir en raison de sa densification et de son vieillissement.
En pied de falaises, des fourrés arbustifs à Sureau noir Sambucus nigra et Ronce Rubus fruticosus ont tendance à modifier le micro-climat en diminuant la quantité de lumière utile (développement de draperies de Lierre Hedera helix ou de plantes plus nitrophiles comme la Pariétaire Parietaria judaica).
En situation artificielle (talus SNCF) ou fortement anthropisée (falaises bordant les habitations), diverses espèces exotiques sont naturalisées : herbacées comme la Centranthe Centranthus ruber ou arbustes tels que l’Alaterne Rhamnus alaternus ou le Figuier Ficus carica.
ESPECES INDICATRICES
Aucune espèce caractéristique propre. Les seules plantes arrivant à coloniser ce milieu ingrat se recrutent parmi les moins exigeantes des pelouses voisines ou parmi diverses espèces « exotiques » introduites par l’homme pour leurs qualités ornementales et naturalisées (Centranthe, Giroflée..).
VALEUR BIOLOGIQUE ET ESPECES ASSOCIEES
Les seules espèces végétales remarquables se localisent sur les corniches au sommet des escarpements :
- Crapaudine de Guillon (Sideritis peyrei ssp.guillonii)
- Hysope blanchâtre (Hyssopus canescens).
L’Hyssope blanchâtre : disparue ?
Par ailleurs, l’habitat possède une forte valeur paysagère, la ligne de falaises soulignant l’opposition contrastée entre les « terriers » arides et les prairies inondables du lit majeur de la Charente sous-jacente.
MENACES
L’eutrophisation - ou enrichissement du substrat par des apports latéraux de fertilisants ou par accumulation naturelle de biomasse - est le facteur actuellement menaçant le plus cet habitat sur le site. Au niveau des Arciveaux, l’action conjuguée des cultures céréalières du plateau dont les effluents ruissellent sur les falaises situées en contrebas, et l’accumulation d’ordures diverses en pied de parois a favorisé le développement de fourrés arbustifs exubérants à base de Sureau dont l’ombre modifie fortement les conditions micro-climatiques régnant au niveau des parois.
ELEMENTS DE GESTION
- La restauration des secteurs les plus envahis passe par un débroussaillage mécanique.
- L’établissement en sommet de falaises d’une bande enherbée large d’au moins 10m faisant tampon avec les cultures assurerait par ailleurs le retour à des conditions moins eutrophes au niveau des rochers.
En savoir plus...
- Fiche 8210 générique du Cahier d’Habitats National
Auteur : Jean Terrisse - LPO 2007
Crédit photographique : Emmanuelle CHAMPION, Jean TERRISSE
Cartographie SIG : Jean TERRISSE - LPO 2007