Sylviculture & boisements

Présentation

Domaines d’activités représentés sur le périmètre :

  • bois de chauffage (frênaie en taillis) ;
  • populiculture

Domaines d’activités concernés par les habitats naturels d’intérêt communautaire : tous

Surfaces consacrées à la populiculture : 738 ha
Une part importante de cette surface se présente, du fait des pratiques traditionnelles d’exploitation, comme un TSF de frênes à réserve de peupliers (peupleraies extensives où le frêne a recolonisé le sous-étage).

Surfaces consacrées à l’exploitation de bois de chauffage (frênaie) : 940 ha.
Seule une partie de ces 940 ha de frênaies alluviales est réellement exploitée pour le bois de chauffage (coupes rases, sur des rotations de 40/45 ans), mais la proportion réelle est inconnue (50% ?). Le reste n’est plus exploité, ou très irrégulièrement.


Peupleraie en vallée de la Charente : remarquer la remarquable mégaphorbiaie (photo : E. Champion)

 

Usages et pratiques historiques

En Frênaie

La frênaie est cantonnée aux secteurs très hydromorphes (partie basse des Seugnes) ; pas d’arbres en bordure de la Charente (chemin de halage).
Usages : bois de chauffage (taillis, têtards au bord des parcelles pâturées) et récolte de feuillage pour la litière.

Dans les clairières internes aux boisements :

Récolte de litière par fauche.

En peupleraie

: Très peu de populiculture historiquement (40-50 ans) ; développement peu à peu avec le recul de l’activité agricole, le morcellement parcellaire et les remembrements. Récolte assez tardive (peupliers de 20-30 ans) : beaucoup de parcelles âgées ou dépérissantes.

 

Usages et pratiques actuelles

En Frênaie:

Exploitation partielle, souvent irrégulière, pour le bois de chauffage (taillis simples, frênes têtards en parcelles pâturées) ; beaucoup de parcelles abandonnées (successions).

Dans les clairières internes aux boisements

Aucun

En peupleraie

Nombreux cas de parcelles

Modalités d’exploitation pratiquées sur le secteur et recommandées par les organismes forestiers :

  • broyage de végétation préalable à la plantation ;
  • travail du sol avant plantation : rare, localisé aux sols argileux du val de Charente. En vallée de Seugne (aussi Charente), quelquefois travail partiel du sol sur la ligne de plantation ;
  • traitement préventif xylophages : badigeonnage du tronc sur 2m de haut, 1 fois/an les 2-3 premières années. Produit insecticide dilué ;
  • entretien : broyage de la végétation, herbicide (round-up) localisé au pied des arbres (2m² par arbre en mai-juin) ; tailles de formation + élagage. Recours aux engrais à l’installation des peupliers très peu pratiqué sur le secteur : 200/250g par pied (phosphate d’ammoniaque) ou 500g par pied (engrais complet)

 

Caractéristiques locales de l’exploitation forestière et populicole

source : CRPF 1996, révisé 2009

Exploitation de la frênaie:

  • surface et représentativité : 581ha de frênaie, dont seulement une partie est exploitée. Représente un appoint pour les propriétaires-exploitants agricoles.
  • Bois de chauffage (pas de bois d’oeuvre avec le Frêne oxyphylle) ;
  • Rendement : 100-150 stères / ha ;
  • Régime : taillis simple (coupe à 30-45 ans) ; quelques têtards (coupes à 9/10 ans) ;
  • Extrême morcellement parcellaire (successions) : moyenne env. 18 ares ;
  • Reprise spontanée dans les parcelles abandonnées ou dans les vieilles peupleraies (où elle est considérée comme "habitat d’espèces" par rapport à la Rosalie des Alpes ;
  • Taux d’imposition cadastral très faible (frênaie classée "bois/taillis"), inférieur aux prairies (taxe prairies

Populiculture

Surface et représentativité :

  • 492ha d’après le cadastre, 600ha d’après l’étude d’usage du sol (terrain) ;
  • 1/6 de la production départementale (3700ha en Charente-Maritime) ;

Rendement (source : Inventaire Forestier National) : 8-12m3/ha/an toutes classes d’âge confondues en val de Charente, 8-10 m3/ha/an en vallée de Seugne.

Modalités techniques :

Rotation : coupe entre 15-25 ans (selon variété et conditions locales)  Plantations : 7 à 9m au carré en moyenne ;

Rentabilité économique :

  • prix au m3 à peu près stable ;
  • Coût d’installation sur le secteur, environ 1 677 € à 2 290 € /ha ;
  • les subventions à la plantation n'existent plus. Un encadrement technique par les personnels du CRPF et/ou du GDF17 est toujours possible pour les propriétaires qui le demandent ;
  • une exonération de 10 ans de la taxe foncière peut être applicable suite à une plantation (sur demande du propriétaire).

Consommation d’eau :

  • d'après une étude menée en Vallée de Garonne (CRPF, com. pers.), une peupleraie en équilibre des classes d'âge (autant de parcelles adultes que jeunes) consommerait 2.400 m3/ha / an (voir aussi la revue "Bois et Forêts"). Ceci correspond à une absorption moyenne de 3L d'eau / arbre, par jour et par cm de diamètre de tronc à hauteur d'homme ;
  • unitairement, un peuplier consomme env. 2,5 fois plus qu’un Chêne pédonculé, mais faible différence consommation/ha car la densité tiges/ha est faible pour le peuplier ;
  • selon le critère ETP, une peupleraie ne consomme pas plus d’eau qu’une prairie naturelle.

Risques techniques :

  • fragilité des peupliers aux coups de vent, accrue sur sols tourbeux et hydromorphes ;
  • stations défavorables si niveau de la nappe en étiage à moins de 40cm de la surface du sol et si fort battement de nappe été/hiver ; Seugnes : plusieurs secteurs de stations défavorables ou à aptitude moyenne (nature du sol, niveau nappe).

Le Schéma concerté des boisements

Le travail de concertation mené en 2004 entre la structure animatrice et les partenaires forestiers (CRPF, ADEP) a permis, après une analyse comparative et concertée des priorités biologiques forestières, des priorités biologiques non forestières (râle des genets, prairies naturelles) et des potentialités des sols au regard de la sylviculture/populiculture d’aboutir à la définition d’un schéma concerté d’orientation des productions forestières.
Il se présente sous la forme d’une carte qui définit différents secteurs où sont appliqués 3 niveaux de priorité et les recommandations retenues pour chacun de ces niveaux :
•    zones à priorité forestière
•    zones à priorité biologique autre que forestière (prairies naturelles)
•    zones intersticielles

Le bois-

énergie

Des études sont en cours quant au développement de la filière bois-énergie au sein du Pays de Saintonge romane, en réponse à un appel à projet de la région Poitou-Charentes.

Evolutions et tendances

source : CRPF 1996, révisé en 2009

  • Historiquement, peupleraies plantées sur des prairies "abandonnées" (îlots non remembrés ou secteurs hydromorphes).
  • Plus récemment, elles remplacent des essais infructueux de mise en culture d’anciennes prairies (inondations), ou sont plantées lorsque l’exploitant part à la retraite.
  • Augmentation des surfaces plantées sans aides de l’Etat : inconnue, mais certainement faible (coût élevé)
  • Plantations avec aide de l’Etat : faible augmentation : aucune plantation entre 1973 et 1979 - 57ha 70a entre 1980 et 1995 (soit 3,6 ha/an) avec un maximum de 18ha en 1994.
  • Aucune aide actuelle possible pour la plantation de terrains « neufs », sauf dans les périmètres de protection de captage d’eau potable.
  • Aide financière possibles jusqu’à fin 2009 pour le nettoyage et la reconstitution des peupleraies sinistrées par l'ouragan du 27-12-1999.

 

Vers du « sylvo-environnement » ?

  • 1999-2006 : Elaboration avec les partenaires forestiers d’une carte conseil "Schéma concerté des boisements"
  • 2003-2007 : PEFC (Ecocertification forestière)
  • A partir de 2007 : Contrats Natura 2000 en milieux forestiers et Chartes Natura 2000 en milieux forestiers