La Crapaudine de Guillon

Sideritis peyrei ssp. guillonii (Timb.Lagr.) Coulomb, 2000

STATUT

 

  • Livre Rouge de la Flore menacée de France (espèce non prioritaire, MNHN 1995).
  • Protégée officiellement en France (arrêté du 20 janvier 1982).
  • Liste Rouge de la Flore menacée en Poitou-Charentes (SBCO, 1998)

 

REPARTITION

 

En France



La Crapaudine de Guillon correspond à l’irradiation atlantique méridionale (sous-espèce guillonii) d’un groupe de taxons proches centrés sur le bassin méditerranéen occidental.
La ssp. guillonii n’est connue en France que dans 7 départements : les Bouches-du-Rhône, l’Aude, le Lot, la Dordogne, la Corrèze, la Charente et la Charente-Maritime.

CARTE (Fiche-espèce de Tela Botanica)

 

 

En Poitou-Charentes

 

L’espèce n’est connue que de Charente où une vingtaine de stations sont recensées et de Charente-Maritime qu’elle pénètre à peine au niveau de la vallée de la Charente jusqu’aux environs de Saintes.

 

Sur le site natura 2000



falaises des Arciveaux : sur le site, c’est le seul lieu d’où la Crapaudine de Guillon soit connue. Le nombre de pieds est très faible et semble en régression.

Répartition de la Crapaudine de Guillon sur le site

 

 

ECOLOGIE
La Crapaudine de Guillon est un sous-arbrisseau vivace (chaméphyte) appartenant à la famille des Labiacées.

En région Poitou-Charentes, elle se localise exclusivement dans les pelouses calcicoles les plus xériques, en général sur des calcaires durs, où en compagnie de quelques autres sous-arbrisseaux comme l’Immortelle Helichrysum stoechas ou la Badasse Dorycnium pentaphyllum, elle contribue à conférer aux pelouses herbacées un faciès de « garrigue » méditerranéenne.

En raison de ses exigences thermiques, l’espèce est strictement héliophile et elle ne se maintient bien que dans les pelouses rases et ouvertes, tolérant mal le vieillissement et la densification du tapis herbacé.

Sur les falaises des Arciveaux, l’espèce se maintient difficilement en sommet d’escarpement, refoulée là par la densification de la pelouse résultant d’un probable enrichissement du sol à partir des cultures situées en haut de coteau.

 

 

MENACES - GESTION



La Crapaudine est exposée aux 2 facteurs négatifs affectant les pelouses calcicoles sèches régionales :

 

  • la destruction pour la construction d’habitations ou de secteurs d’activités (de vastes espaces de « chaumes » - nom vernaculaire donné aux pelouses calcaires arides - ont ainsi disparu en périphérie sud d’Angoulême au cours des 3 dernières décennies, victimes de la forte extension urbaine) et la densification des pelouses par abandon de tout entretien (pâturage, brûlis, fauche)
  • ou l’enrichissement du sol par les effluents agricoles en provenance des cultures environnantes.

Auteur : Jean Terrisse - LPO 2007
Crédit photographique : Emmanuelle CHAMPION