Forêts de pente et d'éboulis (9180)

INTITULE OFFICIEL DE L’HABITAT :

Forêts de pentes, éboulis, ravins du tilio-acerion

 

Sous-type présent sur le site :

« Forêts de ravins hypertlantiques à Scolopendre » (9180-2)

 



La forêt de pente exposée au nord du vallon du Rochefollet (photo : E. Champion)

 

STATUT

En Europe

  • Habitat menacé (Annexe I de la Directive Habitats, code 6210)

En région Poitou-Charentes

  • Valeur patrimoniale régionale :
  • Niveau de Rareté :
  • Niveau de Menaces : 

 

REPARTITION

  • Sur le site :  cet habitat n’a été observé qu’à Rochefollet, dans le secteur amont et sur la rive gauche du ruisseau. Carte de répartition
  • Sur les autres sites Natura 2000 français : : CARTE (source : fiche du Cahier d'Habitats)

 

PHYSIONOMIE-ECOLOGIE

Malgré une dénivellation modeste (une vingtaine de mètres entre le plateau et le ruisseau), l’orientation globale est/ouest du vallon de Rochefollet procure aux versants exposés au nord un microclimat frais et toujours humide ; la raideur des pentes, ponctuées ici d’affleurements rocheux et de micro-falaises calcaires, se combine à l’ambiance hygrométrique élevée pour rendre le milieu peu propice à la chênaie-frênaie calcicole, typique en général de ces vallons calcaires centre-atlantiques ; il s’y substitue une frênaie de ravin à Scolopendre et Polystic écailleux, le PHYLLITIDO SCOLOPENDRI-FRAXINETUM EXCELSIORIS.

La strate arborée, normalement dominée par le Frêne et l’Erable champêtre, associés à quelques Tilleuls à grandes feuilles , est ici quasiment absente, tous les grands arbres ayant été victimes de chablis lors de l’ouragan « Martin » de décembre 1999 (l’orientation ouest/est du vallon a créé un effet de couloir pour les vents qui ont soufflé à plus de 150km/h).

Dans la strate arbustive, le Noisetier est de loin le plus abondant et l’habitat a aujourd’hui la physionomie d’une corylaie sur pente abrupte.

Dans la strate herbacée, manquent les espèces caractéristiques de l’habitat dans la moitié nord de la France (notamment, toutes les submontagnardes font défaut) et c’est surtout l’abondance du Scolopendre Phyllitis scolopendrium et la présence du Polystic écailleux Polystichum setiferum qui permettent de rattacher - outre la situation topographique - cette partie du vallon à l’habitat 9180. Hormis les fougères précitées, bonnes caractéristiques de l’habitat, la strate herbacée est surtout composée de plantes transgressives de la chênaie-frênaie calcicole : Mercuriale vivace Mercurialis perennis, Fragon Ruscus aculeatus, Lierre Hedera helix … accompagnées de nitrophytes forestières telles que le Géranium herbe-à-Robert Geranium robertianum ou la Benoîte commune Geum urbanum.

 

ESPECES INDICATRICES

Arbres

Frêne commun Fraxinus excelsior, Tilleul à grandes feuilles, Erable champêtre, Merisier

Arbustes et lianes

Noisetier, Aubépine monogyne, Lierre, Fragon

Herbacées

Polystic écailleux, Scolopendre , Mercuriale vivace
 

VALEUR BIOLOGIQUE ET ESPECES ASSOCIEES

Département littoral au relief très peu marqué, la Charente-Maritime est pratiquement dépourvue de forêts de ravins, celles-ci ne formant que des poches sporadiques dans certains vallons encaissés d’orientation ouest/est et souvent associées à des milieux rupestres (falaises intra-forestières). L’habitat est un peu plus répandu sur la marge orientale de la région, aux confins du Massif Central, mais reste globalement rare et localisé.


Son intérêt floristique en Charente-Maritime – où il est très isolé de son aire bioclimatique optimale (plutôt médio-européenne que thermo-atlantique) – reste faible et il y manque notamment les divers plantes montagnardes présentes dans des sites charentais ou poitevins (Dentaire pennée, Aconit tue-loups, Lis martagon…). La présence du Tilleul à grandes feuilles mérite toutefois d’être notée.

 

MENACES

L’orientation ouest/est du vallon, dans l’axe des vents dominants, rend l’habitat particulièrement vulnérable lors des coups de vents catastrophiques tels que ceux des dix dernières années qui ont quasiment anéanti toute la strate arborée.


L’état de conservation doit être considéré comme mauvais du fait d’une structure atypique résultant d’une ablation de la strate arborée par un phénomène catastrophique naturel (ouragan de 1999). On peut cependant considérer qu’il s’agit là d’un cycle récurrent de destruction/reconstruction inhérent à de nombreux autres habitats forestiers et qu’il rentre dans un processus naturel de vie de la forêt.
 

ELEMENTS DE GESTION

La non intervention reste le mode de « gestion » le plus approprié dans ce type de biotope très pentu et ponctué de pointements rocheux. Les relevés de végétation effectués font état de la présence de jeunes individus de Fraxinus excelsior, Acer campestre et Tilia platyphyllos sous la voûte dense des noisetiers qui vont jouer un rôle de premier plan dans la reconstitution de la forêt détruite par les ouragans récents.

 

 

En savoir plus...

-  Fiche générique 9180 du Cahier d’Habitats National

 


Auteur : Jean Terrisse - LPO 2009
Crédit photographique : Emmanuelle CHAMPION, Jean TERRISSE
Cartographie SIG : Jean TERRISSE - LPO 2009