La Fritillaire pintade
Fritillaria meleagris L., 1753
STATUT
- Liste Rouge de la Flore menacée en Poitou-Charentes (SBCO, 1998)
REPARTITION
En France
Le barycentre de répartition de cette Liliacée méditerranéenne-atlantique en France est situé sur le bassin de la Loire, celui de la Charente et celui des affluents de la rive droite de la Garonne et de la Dordogne. Partout ailleurs, la Fritillaire est soit très rare, soit absente.
CARTE (Fiche-espèce de Tela Botanica)
En Poitou-Charentes
Connue des 4 départements, avec de grosses disparités selon les secteurs : peu fréquente en Vienne (bassin du Clain), bien implantée dans le sud des Deux-Sèvres (vallée de la Boutonne, Mellois), répandue en Charente (vallée de la Charente mais aussi petites vallées du sud du département) et la Charente-Maritime (Charente, Boutonne).
Sur le site natura 2000
Présente de manière très sporadique en vallée de la Charente et en val de Seugnes mais peu abondante : lors d’une étude d’évaluation des prairies naturelles situées entre Saintes et Saint-Savinien menée en 2002, l’espèce n’a été contactée que dans 4 parcelles sur 422, soit 1%.
ECOLOGIE
La Fritillaire est inféodée aux prairies humides inondables mais plutôt sur les parties hautes des parcelles : fleurissant au tout début du printemps (mars-avril), elle ne saurait en effet se développer dans les dépressions et parties basses du lit majeur où les crues fréquentes à cette époque nuiraient à son cycle de reproduction.
L’espèce apparaît par ailleurs comme très sensible aux engrais : des populations de plusieurs milliers de pieds peuvent disparaître rapidement d’une parcelle trop intensifiée
De même, sa sensibilité au piétinement en fait une espèce typique des prairies de fauche.
Héliophile préférante, elle tolère toutefois un ombrage important et il arrive d’en rencontrer des individus isolés sous frênaie alluviale.
MENACES - GESTION
Dans les milieux favorables - vieilles prairies de fauche non intensifiées - la Fritillaire peut se compter par milliers de pieds et constitue alors un des spectacles botaniques les plus étonnants observables dans nos plaines atlantiques.
Cette abondance ne doit toutefois pas faire illusion : la grande sensibilité de cette espèce aux pratiques agricoles intensives l’a fait disparaître de nombreuses vallées alluviales. La réduction du caractère humide des prairies alluviales (disparition des crues), l’amélioration fourragère des prairies par semis d’espèces productives et épandage d’engrais, la disparition des prairies naturelles de fauche au profit des prairies temporaires ou du maïs fourrager sont autant de causes de la forte régression de cette espèce considérée autrefois comme commune.
Auteur : Jean Terrisse - LPO 2007
Crédit photographique : Emmanuelle CHAMPION