La Gesse des marais

Lathyrus palustris L., 1753


La Gesse des marais, ici en marais de l’Anglade (photo : J. Terrisse)

STATUT

  • Livre Rouge de la Flore menacée de France (espèce non prioritaire, MNHN 1995).
  • Protégée officiellement en Poitou-Charentes(arrêté du 19 avril 1988).
  • Liste Rouge de la Flore menacée en Poitou-Charentes (SBCO, 1998)

REPARTITION

En France

Cette Papilionacée holarctique (des régions tempérées de l’Ancien et du Nouveau Monde) est très disséminée dans la moitié nord de la France, avec toutefois de nombreuses lacunes, notamment en Bretagne.

CARTE (Fiche-espèce de Tela Botanica)

En Poitou-Charentes

L’espèce n’est connue que de Charente-Maritime où une dizaine de stations sont recensées dans le marais de Rochefort, le sud du Marais Poitevin et la vallée de la Charente.

Sur le site natura 2000

La Gesse des marais est surtout présente dans le marais de l’Anglade où elle est assez répandue au sein de la cladiaie ainsi que dans 1 ou 2 autres stations proches du val de Seugne.

Répartition de la Gesse des marais sur le site

ECOLOGIE

L’espèce est inféodée aux roselières et aux magnocariçaies (peuplements de grandes laîches du genre Carex) sur sol tourbeux, plus rarement aux peuplements de hautes herbes (mégaphorbiaies) à Euphorbe des marais Euphorbia palustris.

Ses tiges faibles émergent de la végétation environnante grâce aux vrilles dont sont munis les pétioles ; celles-ci permettent à la plante de s’accrocher aux plantes hautes voisines (phragmites, marisques, euphorbes) et d’élever la grappe lâche de fleurs pourpre bleuâtre jusqu’à plus de 2 mètres de hauteur où elles seront plus aisément fécondées par les insectes pollinisateurs (plante entomogame). Comme chez beaucoup de plantes submergées durant une partie de l’année, le développement est tardif en saison et la floraison n’intervient généralement pas avant la mi-juin pour se poursuivre jusqu’en août.


"Ses tiges faibles émergent de la végétation environnante grâce aux vrilles dont sont munis les pétioles" (photo : J. Terrisse)

MENACES - GESTION

La Gesse des marais est devenue une plante très rare en France avec la disparition des grandes roselières tourbeuses qui constituaient son habitat exclusif. Contrairement à d’autres plantes basses du marais de l’Anglade - comme la Gratiole ou l’Orchis des marais - qui auraient tout à gagner d’un rajeunissement régulier de la cladiaie, cette espèce peut survivre dans des faciès relativement âgés de roselières, du moins tant que celles-ci ne se boisent pas. Des données précises manquent toutefois sur ses capacités à se reproduire par graines dans de tels milieux dont le sol est densément recouvert par la nécromasse (litière morte) étouffante des roseaux.

Auteur : Jean Terrisse - LPO 2007
Crédit photographique : Emmanuelle CHAMPION