La Grande Douve

Ranunculus lingua L., 1753

La Grande Douve (photo : J. Terrisse)

STATUT

  • Livre Rouge de la Flore menacée de France (espèce non prioritaire, MNHN 1995).
  • Protégée officiellement en France (arrêté du 20 janvier 1982).
  • Liste Rouge de la Flore menacée en Poitou-Charentes (SBCO, 1998)

REPARTITION

En France

Cette renonculacée eurasiatique septentrionale est disséminée dans toute la France, surtout dans la moitié nord ; elle est partout en forte régression.

CARTE (fiche-espèce de Tela Botanica)

En Poitou-Charentes

Très localisée. Le nombre connu de stations est en moyenne de 5 par département avec toutefois de fortes disparités : très rare en Charente avec 2 stations seulement, mais un peu plus fréquente en Charente-Maritime (près de 10 stations, dont la plus importante, curieusement, sur l’île d’Oléron).

Sur le site Natura 2000

La Grande Douve n’a été observée jusqu’ici que dans le val de Seugne (marais des Breuils) et, surtout, le marais de l’Anglade qui constitue son bastion local (plusieurs petites populations). Les effectifs dans chaque station sont en général faibles : quelques individus à quelques dizaines, rarement plus de 100.

Répartition de la Grande Douve sur le site

ECOLOGIE

L’habitat optimal de l’espèce est constitué par les roselières et les magnocariçaies (peuplements denses de grandes laîches du genre Carex) sur sol tourbeux ou para tourbeux mais sur le site elle existe aussi sous peuplement forestier dense (frênaie oxyphylle) ainsi que dans certains faciès de mégaphorbiaie (peuplements denses de hautes herbes) à Grand Pigamon et Guimauve officinale. Dans tous les cas, la Grande Douve semble manquer sur les sols alluviaux minéraux du site et se cantonner sur les substrats organiques. L’espèce présente une grande tolérance au facteur lumière (situations de plein éclairement, mixtes ou fortement ombragées), supporte de fortes et longues inondations hivernales ou printanières et s’accommode de substrats peu riches en azote et/ou phosphore (espèce mésotrophique).

MENACES - GESTION

Assez répandue autrefois, la Grande Douve a subi une régression considérable du fait de la disparition des grandes roselières tourbeuses qui constituent son habitat principal et, plus généralement, de l’altération ou de la disparition des grandes zones humides.

Auteur : Jean Terrisse - LPO 2007
Crédit photographique : Jean TERRISSE