L’Orchis des marais
Anacamptis palustris (Jacq.) Bateman, Pridgeon & Chase, 1997
STATUT
- Livre Rouge de la Flore menacée de France (espèce non prioritaire, MNHN 1995).
- Protégée officiellement en France (arrêté du 20 janvier 1982).
- Liste Rouge de la Flore menacée en Poitou-Charentes (SBCO, 1998)
REPARTITION
En France
Orchidée de répartition européenne, l’Orchis des marais est présent dans une grande partie de la France mais partout rare et en forte régression.
CARTE (Fiche-espèce de Tela Botanica)
En Poitou-Charentes
L’espèce est très rare en Charente, Vienne et Deux-Sèvres et n’atteint une certaine fréquence qu’en Charente-Maritime, notamment sur la frange littorale et dans les îles où plus d’une dizaine de stations sont connues.
Les stations sont rarement abondantes mais peuvent toutefois dans certains cas exceptionnels (Réserve naturelle du Marais d’Yves) et lors d’années climatiquement favorables (fortes précipitations hivernales et printanières permettant un niveau élevé de nappe) dépasser le millier de pieds.
Sur le site Natura 2000
L’espèce n’a été observée que sur les sols tourbeux du val de Seugne et, notamment, en marais de l’Anglade où elle est dispersée et présente sous forme de pieds isolés ou de micro-peuplements partout où la roselière à Marisque est suffisamment ouverte : clairières créées pour la chasse au gibier d’eau, layons d’accès. Elle manque en revanche totalement sur les sols alluviaux des rives de la Charente.
ECOLOGIE
L’Orchis des marais est une espèce typique des bas-marais alcalins et des prairies tourbeuses des régions calcaires.
En Charente-Maritime, il occupe trois types de milieux très contrastés : les bas-marais installés dans les dépressions humides arrière-dunaires (île d’Oléron), certaines prairies marécageuses de la bordure des grands marais arrière-littoraux comme le marais de Rochefort (où les taux de calcium sont plus élevés en raison d’apports en provenance des coteaux voisins) et les marais continentaux (du type du marais de l’Anglade ou marais des Breuils).
Dans tous les cas, la présence d’une nappe à faible profondeur empêche un bon recyclage de la matière organique qui tend à s’accumuler et finit par former de la tourbe. La nature pétrographique du substrat peut être en revanche très variable : sables calcaires dans le cas des dépressions arrière-dunaires, argile légèrement salée des prairies arrière-littorales, calcaire secondaire dans le cas du marais de l’Anglade.
L’Orchis des marais est strictement héliophile et disparaît en cas d’ombrage trop important. Comme la plupart des Orchidées terrestres européennes, il est très sensible par ailleurs à l’enrichissement excessif du sol en nutriments (eutrophisation) et il s’agit d’une plante oligotrophique (qui aime les sols pauvres).
MENACES - GESTION
L’Orchis des marais a fortement régressé en France au cours des précédentes décennies en raison principalement de la disparition des zones humides qui constituaient son biotope.
Même dans les cas où celles-ci ont subsisté, divers facteurs négatifs - naturels ou anthropiques - ont contribué à son déclin ou à sa disparition : fermeture des milieux (boisement) étouffant les fragiles espèces herbacées (processus en cours au marais de l’Anglade), drainage périphérique faisant baisser la nappe en dessous d’un seuil critique pour l’espèce, eutrophisation du sol par apports latéraux de sels nutritifs (engrais).
Auteur : Jean Terrisse - LPO 2007
Crédit photographique : Jean TERRISSE
